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La jeunesse congolaise, est-elleréellement l’avenir de ce pays ?

Ce que je pense est que la jeunesse est effectivement l’avenir d’un pays. Le cycle de la vie est ainsi fait. On nait un jour, c’est le point de départ. On meurt un autre, c’est la fin de course. Entre les deux points, il y a la vie avec ses différentes tranches d’âges. La jeunesse, la tranche la plus belle, parfois la plus insouciante, court de la naissance jusqu’à 24 ans environ. On est généralement pris en charge par les parents. Puis intervient l’âge adulte jusqu’à 74 ans. C’est la tranche la plus responsable et la plus productive de l’être humain. Enfin, survient la vieillesse qui conduit à la mort. Elle est marquée par la baisse drastique de la force productive, mais aussi et surtout par la survenance de la sagesse tirée de l’expérience des hauts et des bas de deux précédentes périodes. Personne, quels qu’en soient les moyens. Voilà pourquoi, la jeunesse constitue l’avenir d’un pays, voire de l’humanité, parce qu’elle est la seule, telle est l’évidence, à pouvoir entrer dans l’âge adulte, la plus longue tranche de vie d’un être humain sur terre, soit près de 50 ans.

Ce que je pense est que la jeunesse doit être préparée pour qu’elle soit en mesure de jouer efficacement et pleinement son rôle. Et l’éducation est la seule voie pour y arriver. Une jeunesse éduquée dispose de toutes les capacités intellectuelles et humaines pour affronter les principaux défis de la vie ; Cette dernière pouvant être considérée, à juste titre, comme un processus au cours duquel l’homme trouve continuellement des solutions aux différents problèmes qu’il rencontre pour son mieux-être et celui de ses semblables. Voilà pourquoi l’essentiel du temps de la jeunesse est consacré à l’éducation. Deux types d’éducation se juxtaposent à cet effet. L’éducation sociale ainsi que l’éducation à l’école primaire et secondaire, puis à l’université. La première commence dès le bas âge et se passe en famille. Elle transmet les valeurs qui guident la vie d’un être humain sur la terre comme le travail, l’honnêteté, la discipline, la constance, la culture, le respect, la persévérance, la loyauté, l’amour, la bonté, l’humilité, la lecture, etc. Ce type d’éducation se poursuit jusqu’à ce que le jeune quitte la maison, généralement entre 18 et 25 ans. Il est martelé, par exemple, à un japonais, dès son bas âge, que l’on n’arrive jamais en retard à une rencontre. La ponctualité étant considérée comme un signe de respect à soi-même et aux autres. La deuxième éducation, pour rappel, est scolaire et universitaire. Pendant près de 18 ans, l’homme acquiert des connaissances dans tous les domaines de la vie sur terre. Il apprend à lire et écrire, à réfléchir, à découvrir et comprendre le monde, à l’exploiter et à le façonner. Les différentes inventions et découvertes sur terre procèdent essentiellement de cette deuxième éducation qui donne à l’homme les capacités intellectuelles de se poser toute sorte des questions et d’y répondre en vue de rendre sa vie davantage agréable. Cette éducation est la première qui dote l’homme des valeurs indispensables à la vie sociale et forme le binôme magique qui permet à la jeunesse d’être utile à la société. Donc, chaque pays se doit de s’assurer de la qualité de ces deux types d’éducation au profit de sa jeunesse.

Ce que je pense est que les jeunes de la plupart des pays en développement sont de plus en plus mal préparés à prendre la relève de la gestion tant publique que privée de leurs entités territoriales. Celles-ci sont contraintes à ne jamais aspirer au cercle réduit des pays développés, encore moins à celui des économies émergentes. S’agissant de l’éducation sur les valeurs, la plupart des familles, sous le poids de crise socio-économique multiforme, semblent l’avoir abandonnée croyant qu’elle sera prise en charge par les pouvoirs publics à l’école. Ces derniers, au nom d’une certaine laïcité mal comprise, ont exclu des programmes scolaires et universitaires, la formation à l’éducation de la vie. Les cours de civisme et de religion ont été supprimés. La conséquence est que les jeunes rentrent dans la vie active avec un déficit chronique des principales valeurs, pourtant indispensables pour leur réussite. Ils y arrivent parfois avec des anti- valeurs. En ce qui concerne l’éducation scolaire et universitaire, sa qualité ne fait que baisser alors que les défis s’accroissent au regard des enjeux mondiaux de plus en plus complexes. Les certificats d’études et diplômes supérieurs ou universitaires ont davantage des valeurs plutôt symboliques. Ce ne sont que de parchemins ! Du coup, on se trouve devant une jeunesse qui n’a pas suffisamment de valeurs et de compétences intellectuelles pour affronter les principaux défis du développement. Une jeunesse qui ne croit plus aux vertus du travail, qui adore l’enrichissement facile et considère la fraude et la corruption comme des facteurs clés de la réussite dans la vie. Une jeunesse qui croit que le secteur public est le meilleur secteur de production de richesse en lieu et place du secteur privé comme reconnu universellement. Dans ces conditions, la jeunesse ne constitue pas l’avenir d’un pays. Au contraire, elle devient un danger, mieux un facteur du sous-développement. La majeure partie de la jeunesse congolaise semble être classée dans cette catégorie où les politiciens ont des émoluments faramineux et disproportionnés qui n’ont de référence nulle part dans le monde.

Dans cette catégorie où seuls les services et administrations publics offrent les meilleurs avantages 7 financiers que dans le secteur privé. Dans cette catégorie où la ruse, l’inconstance et la transhumance constituent le meilleur mode de vie. Ainsi, il est désormais facile de voir dans le pays, des jeunes sortis fraichement de l’Université devenir chefs des partis politiques sans aucun projet de société, être élus députés nationaux ou provinciaux sans aucune idéologie politique, ou encore être élus sénateurs sans aucune expérience et sagesse. Personne ne veut plus rentrer dans le secteur privé où l’exercice de la profession devient un calvaire au regard de tracasseries administratives de toute nature et de la surtaxation au profit des fonctionnaires de l’Etat et des acteurs politiques. C’est l’inversion des valeurs. Le secteur public, moins productif, mais régulateur et incitatif, est prisé tandis que le secteur privé, plus productif et moteur de l’économie, est délaissé. En définitive, lorsque la jeunesse est prise dans son propre piège et ne constitue plus l’avenir d’un pays, il s’ensuit que le développement n’est plus possible

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